lundi 31 mars 2014

Un manque d’efficacité technique chez le nageur peut-il être à risque des blessures à l’épaule ainsi que d’un déséquilibre postural?


                                                                     L’efficacité technique
Prioriser la technique
Un nageur qui n’est pas efficace techniquement va avoir tendance à compenser encore plus en forçant davantage avec les épaules vers l’avant dans l’eau, ce qui augmente les probabilités de douleurs, de déséquilibre musculaire et de possibles lésions au niveau de l’épaule. Les pectoraux devenant très forts favorisent l’enroulement des épaules vers l’avant ainsi que le décollement des omoplates, ce qui explique la cyphose dorsale observable chez plusieurs nageurs. De plus, certains nageurs ont tendance à nager avec le cou en hyper extension afin de pouvoir regarder devant et évaluer le mur. Les nageurs en nage papillon qui ne font pas l’ondulation complète et qui respirent trop rapidement favorisent également l’hyper extension de la tête et du cou. À long terme, les extenseurs du cou et les trapèzes supérieurs deviennent très puissants, ce qui peut amener une anomalie posturale telle qu’une projection antérieure de la tête vers l’avant ainsi qu’une hyperlordose puisque le nageur est victime de déséquilibre musculaire. Il est donc important de bien apprendre les bases techniques de la natation dès le tout jeune âge du nageur. L’objectif du coach est de perfectionner le plus possible la technique pour maximiser un bon apprentissage moteur afin de minimiser le risque de douleurs à long terme dû par exemple à une répétition excessive d’un mauvais geste technique.
 

Rox: Posture typique du nageur
Tête et cou vers l'avant, enroulement
des épaules et omoplates décollées
Le rôle du renforcement musculaire, des étirements et de la mobilité au sein de la posture du nageur ainsi que la prévention des blessures.
Afin de corriger le syndrome croisé supérieur (posture type du nageur), le nageur doit renforcir ses muscles déficitaires et étirés ainsi que d’étirer ses muscles puissants et raccourcis. Ceci va lui permettre de retrouver un certain équilibre entre les muscles agonistes et antagonistes ainsi que de restaurer ses fonctions thoracique et scapulaire tout en retrouvant une meilleure mobilité. Donc, le fait de corriger la posture du nageur minimise les risques de douleurs ou de blessures de l’épaule. Il est donc important que le nageur soit sensible par rapport à cela et qu’il se mobilise dès son âge au niveau des déséquilibres et de la posture. Souvent, c’est à long terme que les douleurs ou les blessures à l’épaule se manifestent d’où l’importance d’inclure le renforcement et les étirements dans le programme d’entraînement afin de prévenir les déséquilibres, les douleurs ou les quelconques lésions. En dernier lieu, cela augmente également les probabilités que le nageur puisse continuer à exercer le plus longtemps possible sa plus grande passion sainement en ayant du plaisir avec ses partenaires d'entraînement. 
 
Références:

-PDF: A Tixier, X Dufour, G Barette. Évaluation et rééducation de l'épaule-physioswim.com
-Kendall Peterson Florence. 2005. Les muscles : Bilan et études fonctionnels, anomalies et douleurs posturales. 4ième édition. Édition Pradel.
-Notes de cours kin-5165 (Musculation) par Zied Hamida Haj
 
Remerciements:
Merci à Alexia Lemieux, Marie-Soleil Jean-Lachapelle, Béatrice Pineau, Léonie Pamerleau pour la participation des photos de mon Blogue.
                                                

 

Le désalignement postural de type syndrome croisé supérieur (posture type du nageur) augmente-il les risques de blessures à l’épaule?



Rotateurs internes = forts
Dans les précédentes publications de mon blog, il a été question en général de traiter de la tendinopathie de la coiffe des rotateurs chez le nageur. Maintenant, pour ma douzième publication, j’ouvre le sujet en affirmant que les blessures ou douleurs à l’épaule chez un nageur peuvent être dues en raison d’un certain désalignement postural de type syndrome croisé supérieur. En effet, il est fréquent d’observer chez le nageur ce type de désalignement postural caractérisé par un cou déjeté vers l’avant, des épaules arrondies et des omoplates ressorties. La natation demande que les rotateurs internes se développent en force parce que la charge de travail demandée à ces muscles est plus importante que celle des rotateurs externes. Les nageurs ont tendance à avoir les abducteurs de l’épaule, les petits pectoraux, les dentelés antérieurs ainsi que les trapèzes supérieurs trop forts et raccourcis puisqu’ils génèrent beaucoup de force vers l’avant et vers le bas avec les épaules pour effectuer le mouvement dans l’eau. Les épaules sont également impliquées pour la phase de recouvrement (retour), mais la résistance de l’air est beaucoup plus faible comparativement à la résistance de l’eau qui exige plus de force. La majorité de la traction effectuée, sollicite ces muscles nommés ci-haut puisqu’ils sont impliqués dans l’appui, le press, la flexion et la poussée. Le nageur génère donc beaucoup de force vers l’avant et vers le bas en contrant la résistance de l’eau.
Donc, à long terme, par la répétition excessive du geste, ces muscles deviennent très puissants et raccourcis favorisant ainsi  une inflexibilité et une réduction de la mobilité, ce qui peut amener un déséquilibre musculaire causant de possibles douleurs ou blessures à l’épaule dues par l’enroulement des épaules vers l’avant. En d’autres mots, les érecteurs du rachis, les adducteurs de la scapula, les trapèzes moyens et inférieurs et les adducteurs de la scapula vont être à risques d’être allongés et déficitaires favorisant ainsi l’éloignement de la scapula et l’enroulement des épaules vers l’avant, donc une perte de force au niveau des rotateurs externes et une inflexibilité pour les rotateurs internes. Ce type de déséquilibre entre les muscles agonistes et antagonistes peut donc être une cause de plusieurs douleurs ou blessures, ce qui augmente sans aucun doute les risques de lésions au niveau de l’épaule.

Références:

PDF: A Tixier, X Dufour, G Barette. Évaluation et rééducation de l'épaule-physioswim.com
Notes de cours kin-5165 (Musculation) par Zied Hamida Haj
Kendall Peterson Florence. 2005. Les muscles : Bilan et études fonctionnels, anomalies et douleurs posturales. 4ième édition. Édition Pradel.
 
 
 


 


dimanche 30 mars 2014

Les tests d'évaluation de l'épaule sont de bons indicateurs pour les nageurs

Les tests au niveau de la coiffe des rotateurs
Il existe plusieurs tests nous permettant d’évaluer l’état de l’épaule du nageur. Les différents tests de la coiffe des rotateurs cherchent à détecter chez le nageur la présence de douleur ou d’inflammation. Ils permettent également d’observer si le nageur a une perte de force. Alors, avec ces tests, nous pouvons réellement observer si le nageur a une perte de force liée à une douleur pouvant être due par exemple à une récente lésion du tendon. Cela peut nous l’indiquer lors de tests spécifiques de la coiffe des rotateurs par l’entremise de contractions isométriques ou par le coincement des structures lors de certains mouvements à exécuter. Ces tests peuvent également nous indiquer une absence de force en cas d’une rupture du tendon. Donc, les différents tests permettant d’évaluer la coiffe des rotateurs sont quand même de bons indicateurs au niveau de la sensibilité d’une possible blessure à l’épaule chez le nageur, mais par contre, ils ont le défaut d’être très peu spécifiques. Le test de Jobe permet d’évaluer la force du supra-épineux.
Test de Jobe

Le test de Patte permet d’évaluer la force de l’infra-épineux et du petit rond et le test de Gerber permet d’évaluer la force du sub-scapulaire.
 
Les tests au niveau des conflits de l’épaule
Il existe également des tests au niveau de l’épaule permettant de détecter certains conflits. En effet, d’après une étude menée par N. Olivier et coll., il y aurait 36% des nageurs qui répondraient positivement à un test de conflit, ce qui nous concluent une possible douleur, inflammation ou lésion au niveau de l’épaule.
36% des nageurs
Test de Hawkins
Les deux principaux tests au niveau de l’évaluation des conflits sont le test de Neer et le test de Hawkins.  Le test de Neer permet d’observer si la coiffe est comprimée au bord antérieur de l’acromion tandis que la mise en rotation interne du test de Hawkins va plutôt induire une douleur si le nageur à un certain conflit antéro-supérieur ou antéro-interne. Alors, la coiffe est réellement comprimée sous le ligament acromio-coracoïdien lors du test de Hawkins ce qui fait en sorte que ce test est considéré comme étant le plus sensible des tests d'évaluation des conflits. En résumé, tous ses tests servent donc à détecter une possible douleur, inflammation ou perte de force pouvant être associées à une lésion ou un conflit de l'épaule. Alors, ces tests constituent de bon indicateurs pour les nageurs et ils préviennent également la rupture complète du tendon au niveau de l'épaule.
 
 
Références:
Tixier A., Dufour X., Barette G., PDF : Évaluation et rééducation de l’épaule. Physioswim.com
images: Tixier A. et all. 

 


dimanche 9 mars 2014

La tendinopathie de l'épaule chez le jeune nageur


Pourquoi le jeune nageur en période de croissance est-il plus à risque de blessure à l’épaule ?

En période de croissance, le jeune nageur fait face à plusieurs transformations physiques, psychiques et psychosociales qui peuvent amener des répercussions importantes au niveau de l’entraînement favorisant ainsi les blessures à l’épaule. (Tendinopathies)  Il est donc primordial d’établir un entraînement préventif à ces changements afin de minimiser les blessures potentiels lors de la phase de croissance. Avec l’entraînement préventif, nous voulons éviter au jeune nageur, les effets du surmenage pouvant résulter de l’entraînement trop chargé ou mal structuré en période de croissance.

 
Pourquoi l’entraîneur doit-il être alerte à l’entraînement au cours de la période de croissance ?

L’entraînement permet d’affiner, restructurer, automatiser et minimiser les coûts énergétiques des différents processus de contrôle moteur. Dans la période de croissance, plus les troubles sont pris rapidement en charge, plus les exercices visant à rééquilibrer les synergies agonistes/antagonistes vont être intégrés dans les schémas moteurs en prévenant ainsi les blessures. Si nous attendons trop longtemps, le jeune nageur risque en premier lieu d’automatiser un mouvement mal exécuté qui par la suite peut être difficile à corriger (réapprentissage moteur) et il est également à risque de développer une blessure. Donc, l’entraîneur doit constamment être alerte et observateur face aux changements de ses jeunes athlètes.
 
Comment peut-on prévenir la tendinopathie de l’épaule chez le jeune nageur ?
 
Il est important également de savoir que le jeune nageur n’a pas encore la résistance qu’un adulte peut avoir, c’est-à-dire que l’enfant peut être limité au niveau de la tolérance de charge individuelle de l’appareil osseux, cartilagineux, tendineux et ligamentaire. Il peut donc être limité par rapport à la programmation de l’entraînement. Donc, au niveau de l’entraînement en pleine croissance, l’entraîneur doit privilégier le développement d’habiletés et de techniques motrices afin de favoriser l’expérience motrice chez l’enfant. Par la suite, lorsque l’enfant a acquis les nouvelles coordinations, l’entraîneur peut commencer progressivement à entraîner les capacités de la condition physique sans trop excéder sur le kilométrage. En conclusion, dans la période de croissance, le jeune nageur doit maximiser ses efforts au niveau de la technique de nage afin de minimiser les contraintes sur certains tendons lui permettant ainsi de prévenir la tendinopathie.
 
 
Sources:

http://www.natationpourtous.com/entrainement/blessures-epaules.php 

reeducation-epaule-nageur.jimdo.com

image technique : entrainement-sportif.fr  

image croissance : tpetaille.free.fr 


Les bienfaits du KT tape pour le nageur


Le KT tape dans le processus de rééducation de la tendinopathie de la coiffe des rotateurs

image: www.kttape.com 
Le KT tape peut accompagner la guérison d’une tendinopathie de la coiffe des rotateurs. Ce tape soulage les douleurs et il permet en même temps d’immobiliser l’épaule en contrant l’instabilité articulaire. (Appui stable sans restreindre le mouvement) Le KT tape s’avère donc efficace dans le sport de haut niveau permettant ainsi au nageur la poursuite de son entraînement malgré par exemple une blessure à l’épaule. Avec le KT tape, le processus de rééducation au niveau de l’épaule se fait plus rapidement chez le nageur. Le KT tape peut être utilisé avant, pendant et après l’entraînement. Il peut donc accompagner le nageur pour la prévention et la rééducation de la tendinopathie.
Les avantages du KT tape

Le KT tape permet l’amélioration de la fonction musculaire en créant par exemple un effet tonifiant ou détonifiant. Il permet également de soutenir l’articulation en stimulant les propriocepteurs qui font en sorte que le mouvement de l’épaule est amélioré et les ligaments la stabilisent plus passivement. Le KT tape réduit la douleur en stimulant les mécanorécepteurs. En dernier lieu, le KT tape peut aider à la décongestion en créant plus d’espace entre la peau et la partie lésée de l’épaule.

                                                                                                   Composition du KT tape

Le KT tape est muni d’une membrane imperméable qui permet également l’évaporation. La conception du KT tape permet la respiration ainsi que la libération de l'humidité, ce qui fait en sorte qu'il est confortable à porter pendant cinq jours à la fois sans démangeaisons, irritations ou réactions avec la peau. Le nageur peut donc porter le KT tape sans inconfort durant une longue période de temps. De plus, l’élasticité du tape est semblable à celle du muscle humain. Le K-Tape se colle facilement à la peau puisqu’il est muni d’une couche d’acrylique ondulée qui s’active par la chaleur du corps. Donc, le nageur peut s’entrainer en salle de musculation, étudier, nager sans être limité avec le KT tape puisque ce dernier fournit un support externe léger aidant l’athlète à rester actif tout en récupérant progressivement de la blessure.
Comment le nageur peut-il mettre le KT tape au niveau de l'épaule?
 
Sources:
Image 2: www.kttape.com 

 
 
 
 
 

           
 

Quelques éléments importants à savoir chez le nageur ayant une douleur à l’épaule


Les deux premières étapes à faire lorsqu’une douleur à l’épaule se manifeste chez le nageur

En premier lieu, lorsque le nageur ressent une douleur à l’épaule ou une certaine gêne/limitation au niveau de l’exécution de certains mouvements dans l’eau, il ne doit surtout pas attendre que cela se passe tout seul. Il doit se mobiliser dans les plus brefs délais et aller consulter un spécialiste pour connaître le mécanisme et avoir un bilan articulaire afin de déterminer s’il a une instabilité au niveau de l’épaule. Cela permet de mieux repérer si c’est le cas, un déséquilibre musculaire. Ensuite, la deuxième étape dans le processus de rééducation est de contrôler la douleur. Il faut soulager la douleur du nageur en impliquant le repos de l’épaule. Nous demandons alors au nageur de s’arrêter ou de diminuer ses entraînements de natation pendant 3 à 4 semaines.
Diminution des entraînements
3 à 4 semaines
Nous voulons éviter l’aggravation de la douleur ou si c’est le cas de la rupture de la coiffe des rotateurs. Donc, durant les 15 premiers jours, le but consiste à la sédation des douleurs, c’est-à-dire que le nageur alterne massage et cryothérapie avec glace.
 
L’importance des étirements dans le processus de rééducation

Il est important que le nageur soit conscient que les étirements sur primordial dans la rééducation de la tendinopathie afin de rétablir un certain équilibre agoniste/antagoniste. Les épaules pathologiques du nageur ont tendance à présenter naturellement une bascule antérieure (Petit pectoral) ainsi qu’un enroulement. (Dentelé antérieur) Cela favorise fortement l’antépulsion (Grand pectoral) qui nuit au fonctionnement des couples de force des muscles au niveau de la coiffe des rotateurs ainsi qu’au recentrage de la tête humérale. Le type d’étirement est donc choisi en fonction de la douleur et de l’origine de l’hypoextensibilité de l’épaule et il cherche sans aucun à améliorer la posture du nageur. Les étirements précèdent normalement les techniques mobilisatrices, le renforcement musculaire et la rééducation proprioceptive dans le processus de rééducation fonctionnel de l’épaule. Les étirements se font souvent après la phase de contrôle de la douleur au tout début du processus de rééducation fonctionnelle.
 
Sources:
 
http://reeducation-epaule-nageur.jimdo.com/traitement-fonctionnel/
Tixier A., Dufour X., Barette G., PDF : Évaluation et rééducation de l’épaule. Physioswim.com
 

 

samedi 8 mars 2014

La rééducation post-opératoire chez le nageur ainsi que son retour à l'eau

La rééducation post-opératoire chez le nageur

Suite à la chirurgie, un  programme de rééducation fonctionnel est primordial chez le nageur. Il peut être assez long dépendamment du type d’opération. La rééducation post-opératoire permet en premier lieu de réduire les douleurs du nageur pouvant se manifester suite à la chirurgie et elle permet également de retrouver les amplitudes articulaires ainsi qu’un maximum de force. Si les douleurs du nageur persistent durant la rééducation, une consultation avec le chirurgien doit se faire dans les plus brefs délais.
Statistiques sur le retour à la natation après la chirurgie


6 à 12 mois pour le retour à la compétition

Dans la plupart des cas, le nageur de haut niveau veut retourner rapidement à l’entraînement dans l’eau. Par contre, il doit être conscient des effets de la chirurgie au niveau de son épaule. D’après une étude de Bruchoj et al., il y a 56% des nageurs qui reprennent la natation à un niveau antérieur après une arthroscopie dont 44% sans douleur. D’après une autre étude par Rodineau, sur 44 nageurs opérés de la coiffe des rotateurs, 35 ont repris la natation après 8 et 20 ont repris la natation de compétition à un niveau identique et 15 à un niveau inférieur. La rééducation fonctionnelle serait directement reliée à ces résultats dont l’importance de la rééducation post-opératoire. Donc, pour le retour à la natation, il est suggéré que l’athlète récupère au moins 80% de sa mobilité et de sa force dans l’épaule. L’épaule doit être sollicitée de manière progressive.

Phase de maintien
L’entraîneur et le thérapeute devraient travailler en équipe pour réévaluer la technique de nage du nageur ainsi que sa biomécanique dans l’eau afin d’éviter que la blessure réapparaisse de nouveau.
Biomécanique du style de nage

Le nageur doit également être indépendant avec un programme de musculation adapté à son épaule. (Renforcement musculaire) Le but est de maintenir les effets positifs de la rééducation fonctionnelle.


 

 

 
 
 Sources :
 
Tixier A., Dufour X., Barette G., PDF : Évaluation et rééducation de l’épaule. Physioswim.com

Image biomécanique : www.passinformatique.com




 

 

La proprioception occupe un rôle majeur lors du processus de rééducation de la tendinopathie du nageur.


En premier lieu, la proprioception joue un rôle majeur dans n’importe quel type de rééducation. Elle permet par exemple, une reprogrammation neuro-sensori-motrice, un renforcement musculaire sélectif et global ainsi qu’un réentraînement progressif au niveau de l’épaule du nageur en lien avec les gestes propres à la natation. En d’autres mots, la rééducation proprioceptive cherche à amener le nageur à une situation de protection musculo-articulaire automatisée lors du geste sportif.
Le but de la rééducation proprioceptive est de coïncider la sensation et le geste pour essayer de rétablir le contrôle du mouvement. En d’autres mots, ce sont les muscles, les tendons et les articulations qui recueillent les sensations du geste et en faisant de la rééducation proprioceptive, le nageur réussit à stocker les sensations dans une mémoire appelée «la sensation du geste» et il est capable par la suite de restituer ce dernier. Par contre, le nageur ne peut pas débuter la proprioception tant et aussi longtemps qu’il a encore des douleurs au niveau de l’épaule puisque la proprioception est bénéfique surtout en dernier lieu dans le processus de rééducation.
Rééducation proprioceptive en chaîne fermée
La proprioception est basée sur une progression concernant la rééducation en chaîne ouverte ainsi qu'en chaîne fermée et elle implique les amplitudes, la vitesse, les déstabilisations et la tension dans les articulations, les muscles et les tendons. Par exemple, le fait que le nageur travaille la proprioception en chaîne fermée facilite la co-contraction de ses muscles autour de son épaule et de cette manière, il augmente donc sa stabilité articulaire fonctionnelle, ce qui fait en sorte que ses mécanorécepteurs articulaires sont davantage stimulés. Alors, avec l’aspect progressif (Chaîne ouverte/Chaîne fermée) au niveau de la proprioception, nous observons des effets bénéfiques rapidement au niveau du processus de rééducation du nageur, lui permettant d’avoir un retour plus vite à son entraînement dans l’eau, surtout s’il est un athlète de haut niveau où la programmation annuelle de compétition est importante.
 
 
 
Sources:
 
 
Tixier A., Dufour X., Barette G., PDF : Évaluation et rééducation de l’épaule. Physioswim.com
 
 
 
 

samedi 22 février 2014

La rééducation post-chirurgicale peut être une solution pour les nageurs ayant une tendinopathie

Rééducation post-chirurgicale de la tendinopathie de la coiffe des rotateurs
L’intervention chirurgicale peut être suggérée pour les nageurs qui continuent à avoir des douleurs persistances à l’épaule après une longue période de temps qui va au-delà de 6 mois de repos et dont la rééducation fonctionnelle a été plus ou moins efficace. L’intervention chirurgicale doit inclure un examen sous anesthésie pour déterminer le degré de laxité ou s’il y a justement une lésion ou une rupture au niveau de la coiffe des rotateurs. Les trois chirurgies les plus pratiquées au niveau de la tendinopathie  sont la capsulorraphie, le débridement arthroscopique ainsi que la réparation chirurgicale de la lésion.
source image:www.unige.ch
La capsulorraphie
Si le nageur a une épaule hyper-laxe extrêmement douloureuse, il peut opter pour une re-tension capsulaire qui est appelée la capsulorrapie. Cette intervention nécessite une immobilisation du bras pendant 4 à 6 semaines pour permettre à la capsule articulaire de cicatriser dans une position adéquate. Ensuite, après les 4-6 semaines, le nageur se doit de suivre un programme de récupération des amplitudes articulaires comprenant un apprentissage du recentrage actif de la tête humérale, du renforcement et une amélioration des capacités d’endurance de la coiffe des rotateurs ainsi que des fixateurs. En dernier lieu, le nageur doit finir par de la rééducation proprioceptive.
source image: www.shoulderdoc.co.uk 

Réparation chirurgicale de la lésion (SLAP)
Une réparation chirurgicale de la lésion peut être nécessaire mais cela dépend du degré de cette dernière. Cette intervention consiste à immobiliser l’épaule dans une écharpe obligeant le bras à être contre le corps pendant 4 semaines afin d’obtenir une mobilisation du coude et de l’épaule. Après les 4 semaines, l’écharpe peut être enlevée et le nageur peut alors commencer les exercices de mobilisation active et passive en compagnie d’un kinésithérapeute.
 
Le débridement arthroscopique
Si le nageur a un conflit au niveau de son épaule, il est suggéré de lui faire un débridement sous arthroscopique avec ou sans intervention sur la coiffe. L’intervention cherche à libérer le supra-épineux et la bourse séreuse qui sont en conflit avec l'acromion. Suite à l’opération,  la rééducation est importante pour la récupération des amplitudes articulaires ainsi que pour l'apprentissage du recentrage actif de la tête humérale. De plus, si l’épaule le permet, il est important de récupérer les amplitudes actives et solliciter la coiffe de manière progressive chez le nageur.
 
Sources:
Site web: http://reeducation-epaule-nageur.jimdo.com/traitement-chirurgical/
PDF: A Tixier, X Dufour, G Barette. Évaluation et rééducation de l'épaule-physioswim.com


 

lundi 10 février 2014

Évaluation de l'épaule du nageur selon les différents styles de nage

Quatre nages: papillon, dos, brasse, crawl
 
Dépendamment du style de nage tels que la brasse, le crawl, le dos ou le papillon, nous pouvons observer différentes pathologies lésionnelles au niveau de l’épaule. Par contre, peu importe le style de nage, les douleurs au niveau de l’épaule chez le nageur sont généralement d’origine tendineuse ou capsulo-ligamentaire et la plus connue est sans aucun doute la tendinopathie de la coiffe des rotateurs.

Dans un article récent paru en 2012, quatre kinésithérapeutes ont travaillé ensemble afin de faire ressortir les différentes pathologies lésionnelles liées à chaque style de nage en natation. En voici donc un bref résumé des possibles blessures.

Style de nage Crawl
Au niveau du crawl, c’est le tendon du supra-épineux qui est le plus lésé. Cela est souvent causé par le nageur lors d’une entrée à l’eau en hyper-rotation médiale de l’épaule ou en fin de poussée à la toute fin de la traction de bras. Selon ces experts, deux principaux mécanismes sont en cause pour expliquer le risque de cette lésion. Cette dernière peut être d’origine ischémique s’expliquant par un défaut de vascularisation ou elle peut également être causée par un conflit sous-acrominal.
Style de nage Dos
Au niveau du dos, c’est plutôt une distension de la capsule antérieure ainsi que des ligaments gléno-huméraux qui risquent d’être lésés. Le style de nage dos exige de grandes amplitudes et les dossistes ont tendance à développer une laxité multidirectionnelle à l'épaule.
Style de nage papillon
Le style de nage papillon est quand même semblable à celui du crawl, par contre ce dernier exige un mouvement bilatéral. Au papillon, lors de la phase de retour des deux bras (phase en surface de l’eau), le nageur a les bras en extension, ce qui fait en sorte que le coude est tendu et à long terme la répétition de ce geste engendre une douleur au niveau de la longue portion du biceps. Ce dernier est donc étiré autant dans la phase en surface de l’eau que dans la phase de propulsion sous l’eau.
 Style de nage brasse
Au niveau de la brasse, chez certains nageurs, nous pouvons observer une lésion de l’articulation acromio-claviculaire. Pour effectuer la traction vers l’avant, les brasseurs doivent déployer une grande puissance ainsi qu’une force importante pour avoir une propulsion maximale. La souplesse de l’épaule est donc primordiale pour un mouvement efficace et un retour plus rapide vers l’avant et quelques fois un manque de flexibilité de la part du nageur peut engendrer ce type de lésion.
 
Référence:
A Tixier, G Barette, M LOUBIERE… - Kinésithérapie …, 2012 - physioswim.com